Un scrutin fantôme, arbitré par les abstentionnistes et les électeurs du Front national. A défaut de passionner les foules, les élections cantonales mobilisent les états-majors politiques. L’extrême droite rêve de provoquer une multitude de petits 21 avril. La gauche espère un vote sanction contre Sarkozy. Et la majorité se prépare à souligner le caractère très local d’une élection bien peu significative.
Abstention record
Un record sera sans doute largement battu dimanche. Plus de la moitié des électeurs pourraient s’abstenir, beaucoup plus, en tout cas, que les 39,7% enregistrés lors des cantonales de 1998. La campagne a été atone, et les événements au Japon et en Libye pourraient amplifier encore la démobilisation. Les jeunes risquent de s’abstenir massivement, alors que la grande majorité des plus de 65 ans feront, quoi qu’il arrive, leur devoir électoral. Dans ces conditions, l’abstention favorise la droite. Aussi l’UMP ne perd-elle pas une occasion de minimiser l’enjeu d’un vote pour des conseillers généraux en sursis : ils disparaîtront dans trois ans, pour cause de réforme territoriale.
Le FN en embuscade
Le Front national relooké par sa nouvelle présidente aborde ses élections cantonales avec un mètre étalon : son score de 2004. Il avait alors obtenu 12,13% des voix dans une consultation électorale qui lui est traditionnellement défavorable. Même si cette année, la formation de Marine Le Pen n’a pas lésiné sur les moyens avec des candidats dans 1 480 cantons sur les 2 026 renouvelables, pas question pour