La Libye rebat les cartes politiques françaises. L’intervention militaire est soutenue par une écrasante majorité de partis (UMP, Nouveau Centre, PS, Verts, Modem et Parti de gauche) et critiquée par les extrêmes : Font national, NPA, Lutte ouvrière et PCF ont fait part de leur opposition. A quelques détails près, on a l’impression de retrouver des clivages datant du référendum sur le traité de Maastricht, en 1992.
«Tardif». Pour les socialistes, le soutien s'accompagne d'un regret : celui de ne pas avoir été écoutés plus tôt. «Le PS se félicite de la résolution votée par le Conseil de sécurité de l'ONU et appelle sa mise en œuvre immédiate, réagissait vendredi matin Martine Aubry, mais je veux rappeler que nous appelons de nos vœux cette solution depuis la fin février et que, à ce moment-là, le gouvernement français nous avait traités d'imbéciles.» Une position partagée par Laurent Fabius, sur Europe 1 : «Malheureusement, c'est tardif, mais c'est une initiative positive, estimait l'ancien Premier ministre. Cela permet maintenant d'empêcher Kadhafi de continuer son action sanguinaire.»
Du côté des écologistes, on ne ménage pas son appui. «On peut être partagé, on n'aime pas la guerre, bien entendu. Mais, là, il faut intervenir, c'est le droit d'ingérence», estimait vendredi Yves Cochet. Et d'ajouter : «Nicolas Sarkozy s'est rattrapé par rapport à son invitation de Kadhafi il y a trois ans, il a su rebondir. Inco