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Le premier «front républicain», c'était en 1956 contre Poujade... et Jean-Marie Le Pen

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Le FN en campagnedossier
L'expression désignait l’alliance électorale improvisée autour de Pierre Mendès France, avant les législatives de 1956, pour trouver une issue à la guerre d’Algérie et contrer le mouvement poujadiste.
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publié le 21 mars 2011 à 16h36

Revenue dans le débat politique sous la poussée du FN aux cantonales, l'expression «front républicain» désigne l'alliance électorale improvisée avant les législatives de 1956 pour trouver une issue à la guerre d'Algérie et contrer le mouvement de Pierre Poujade, dont l'un des lieutenants était alors Jean-Marie Le Pen.

Autour de Pierre Mendès France, figure tutélaire du Parti radical, le «front» regroupe Guy Mollet (SFIO), François Mitterrand (alors à l’UDSR) et Jacques Chaban-Delmas, l’un des derniers bédouins d’un gaullisme en pleine «traversée du désert» à l’image de son chef qui écrit ses mémoires à Colombey. Le PCF n’y figure pas.

Formule de Jean-Jacques Servan Schreiber

La formule est trouvée à la va-vite par le journaliste Jean-Jacques Servan Schreiber, fondateur de l'Express, au lendemain de l'annonce de la dissolution de la Chambre par le président du conseil Edgar Faure début décembre 1955, rappelle Jean Lacouture dans sa biographie de Pierre Mendès France. «Il y a alors un danger essentiel: c'est le danger poujadiste. Il s'agit aussi de s'unir et de trouver une solution négociée à la guerre d'Algérie», explique Christophe Bellon, maître de conférence d'histoire contemporaine à Sciences Po et à l'Institut catholique de Lille.

Aux élections du 2 janvier 1956, les listes du «Front républicain» obtiendront quelque 30% des voix et 185 sièges à