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Libération
Reportage

A Chartres, le chant des artisans pour Marine Le Pen

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Au salon de l’habitat Chartrexpo, la présidente du FN est très populaire chez les patrons de PME, déçus du sarkozysme. De là à voter pour elle en 2012 ?
publié le 22 mars 2011 à 0h00

Le sol est couvert de longues bandes de moquette rose et verte. Pas vraiment les couleurs politiques favorites de la population du lieu. Nous sommes à Chartrexpo (Eure-et-Loir), pour la huitième édition du salon de l'habitat qui a attiré, quelques jours avant la percée du Front national au premier tour des cantonales de dimanche, environ 15 000 visiteurs venus rencontrer 180 exposants. Des artisans, des patrons de PME qui, entre le désenchantement du sarkozysme et les effets de la crise sur leur activité, verraient parfois volontiers l'avenir en bleu-blanc-rouge. A l'évocation de 2012, «Marine» est dans toutes les têtes. Et pas seulement les leurs, celles de leurs clients aussi : «Je suis surpris que les récents sondages surprennent ! Je parle politique toute la journée avec des gens, et depuis au moins deux ans je répète que le Front national sera au deuxième tour l'année prochaine, c'est une évidence tant le ras-le-bol est profond. Pour beaucoup, voter FN, c'est le seul moyen de protester», professe Emanuel Nugues, patron d'une boîte de rénovation de toits et de façades à Saint-Jean-de-la-Ruelle, une petite commune du Loiret.

«Ecœurement», «rupture», «cassure», «changement», autant de mots qui traduisent le même constat : le train du progrès promis en 2007 par Nicolas Sarkozy n'est pas arrivé à l'heure, et pour de nombreux artisans le vote Marine Le Pen sera a minima une sanction du pouvoir actuel, voire de l'ensemble de la classe politique. «