Un petit 21 avril. Dimanche, dans de nombreuses circonscriptions, le FN est devenu le premier parti de la droite française. Pour limiter la portée de ce vote et brouiller le message des urnes, la majorité a tenté, «éléments de langage» à l’appui, de noyer le poisson sur le thème : scrutin complexe et baroque, abstention colossale, immenses réserves de voix, deuxième tour encore à venir. Tout pour sauver la face. Mais la majorité en réalité se la voile et refuse l’essentiel : la dynamique politique favorise aujourd’hui pleinement Marine Le Pen. D’ici à 2012, il faudra trouver les moyens de la combattre. Mais d’ici dimanche, l’urgence pour la droite devrait être de dire clairement à ses électeurs que faire, dans l’isoloir, au moment de voter. Choisis ton camp, camarade. En renvoyant dos à dos le FN et le PS, en excluant de donner des consignes, l’UMP préfère cultiver l’ambiguïté et récolte déjà la cacophonie, voire la division. Plus grave : refuser le front républicain au prétexte qu’il validerait la délirante thèse d’une confusion «UMPS», c’est explicitement reconnaître l’emprise idéologique du FN. Et lui donner la victoire sur un principe fort, structurant de notre culture politique : dans certaines circonstances, par exemple celles créées par les cantonales, ce qui unit les républicains est et demeurera toujours plus important que ce qui les divise. Au nom de ce principe, aujourd’hui comme hier, un certain 21 avril 2002, la gauche n’a jamais reculé devant ses responsabilité
EDITORIAL
Brouiller
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par Nicolas Demorand
publié le 22 mars 2011 à 0h00
(mis à jour le 22 mars 2011 à 11h31)
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