La droite contre tous les fronts, Front national et aussi front républicain. Au lendemain de leur sévère défaite aux élections cantonales, les dirigeants de l'UMP ont tenté, hier, de clarifier leur doctrine face à l'extrême droite. Sans grand succès. Sur cette question comme sur celle de la politique sécuritaire, la majorité, une nouvelle fois, se déchire. Malgré plusieurs réunions de cadrage, à l'Elysée et au siège de l'UMP, la ligne officielle demeurait, hier soir, difficilement identifiable. Faut-il «voter contre le FN», comme le demande François Fillon ? Ou les électeurs sont-ils parfaitement «libres» comme le suggère Nicolas Sarkozy ? Les deux, apparemment.
Devant l'état-major du parti majoritaire réuni au palais présidentiel autour d'un petit déjeuner, le chef de l'Etat a tenté de définir une stratégie cohérente. Dimanche, au second tour des cantonales, dans les quelque 200 cantons où le candidat de gauche se trouve seul face à celui du parti de Marine Le Pen, ce sera «ni-ni». Ni-ni ? Les dirigeants réunis autour du chef de l'Etat n'ont manifestement pas compris la même chose. Certains ont entendu «ni PS ni FN», d'autre penchent plutôt pour le «ni front républicain ni FN». La nuance n'est pas anodine puisque dans la seconde formulation, le vote PS n'est pas formellement exclu. Dans l'entourage de Jean-François Copé comme dans celui de François Fillon, on assurait en fin de journée que la seconde lecture était la bonne.
«Claire»