«C'est catastrophique !» A la réunion du bureau du groupe UMP, hier matin, à l'Assemblée nationale, le député Bernard Debré est exaspéré. L'aile droite de la droite se déchaîne contre François Fillon à qui elle reproche d'avoir trop clairement appelé à «voter contre le FN». Guy Teissier, élu des Bouches-du-Rhône, se dit «terriblement choqué». «La position de Fillon est désastreuse sur le terrain», renchérit Yanick Paternotte du Val-d'Oise. Le débat sur le front républicain met la majorité «au bord de la crise de nerfs» constate Nadine Morano.
«Piège». A l'Elysée, l'ambiance est tout aussi lourde au petit-déjeuner hebdomadaire de la majorité. Nicolas Sarkozy peste contre ces journaux qui «se sont trouvés leur sujet de la semaine». Le soupçonner de complaisance, avec l'extrême droite, lui ! «On vient me faire la leçon, à moi. Chacun connaît ma détermination.» N'était-il pas secrétaire général du RPR en 1998, quand le parti gaulliste a «viré les présidents de régions qui passaient des accords avec le FN» ? Mais aujourd'hui, Sarkozy ne fera pas au PS et au FN le plaisir de tomber dans le «piège» du front républicain. Après les déclarations de Fillon la veille, la ligne de la majorité est devenue illisible. Il faut «une clarification» dans la journée. Fillon jure qu'il ne voit pas de désaccords. «Hier, j'avais effectivement l'impression qu'on était d'accord. Mais ce matin