Mais à quoi joue Nicolas Sarkozy avec le Front national ? Depuis quelques jours, et les propos présidentiels sur le «ni-ni» (ni Front républicain, ni vote pour le FN au deuxième tour des cantonales), la majorité se pose ouvertement la question de la stratégie présidentielle vis-à-vis de l’extrême droite. Un débat qui couve depuis le discours de Grenoble, en juillet. Tout se passe en effet comme si le chef de l’Etat avait décidé, à l’instar de François Mitterrand dans les années 1980, de faire monter l’extrême droite, pour affaiblir le camp d’en face. Mais, sans, jusqu’à présent, obtenir la même réussite que son prédécesseur.
A l'Elysée, on est loin de reconnaître une telle stratégie. On la juge même «ridicule». «Le Président a toujours été extrêmement clair sur la position à adopter face au Front national, explique un conseiller. Sa conviction, c'est qu'on n'a pas les mêmes valeurs que ce parti. Il a d'ailleurs été le seul à le faire reculer, contrairement à la gauche, qui l'avait fait entrer à l'Assemblée nationale.» Et de rappeler qu'en 1998, à l'occasion des élections régionales, le responsable du RPR qu'il était alors s'était opposé à une partie de ses troupes qui militaient pour une alliance avec l'extrême droite.
Obstination. Pourtant, depuis quelques mois, le chef de l'Etat s'obstine à imposer dans le débat national les thèmes de la «sécurité» de «l'immigration» et de «l'islam», alors que, manifestement, cela fait pro