Leurs valeurs sont à l’opposé de celles du Front national et ils tiennent à le faire savoir sans ambiguïté. Pour autant, ils ne veulent pas affirmer qu’il faut systématiquement prendre un bulletin PS pour faire barrage aux amis de Marine Le Pen.

François Fillon, Alain Juppé ou le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer - tous trois gaullistes - s’opposent à la ligne du «ni-ni» défendue dès le lendemain du scrutin par Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé, le secrétaire général de l’UMP.

Pour le Premier ministre, «là où il y a un duel entre le PS et le FN, nous devons d'abord rappeler nos valeurs et rappeler que nos valeurs ne sont pas celles du Front national». Dans le droit fil de son ancien mentor Philippe Séguin, François Fillon se pose en vigie pour que la droite reste irréprochable dans ses rapports avec le Front national.

Tout en déplorant que la majorité n'ait pas su maîtriser en son sein ce débat, le ministre des Affaires étrangères insiste sur l'ineptie du programme politico-économique de l'extrême droite (sortie de l'euro, fermeture des frontières, retour forcé des immigrés…). Alain Juppé assure en privé qu'il voterait pour un socialiste en cas de duel avec le FN, à condition qu'il ne soit pas infréquentable comme, selon lui, dans certains cantons des Bouches-du-Rhône. Mais pour autant il n'est pas prêt à braquer le noyau dur de l'électorat UMP pour qui voter à gauche reste une hérésie.

Quant à Bernard Acco