Il y a deux Nicolas Sarkozy, celui qui pose des problèmes et celui qui les résout.
Le premier a eu l’ambition de devenir l’hyper Président d’une France en plein désarroi, doutant d’elle-même, de son identité et de son avenir, une France en souffrance sociale et en proie à un pessimisme dévastateur. Devant cette pathologie nationale - 6,5 millions de pauvres, 65 millions de malheureux - le chef de l’Etat a voulu mettre en œuvre une thérapeutique de choc à base de réformes ambitieuses et précipitées, sans craindre les conflits. C’est ce qu’il a fait avec la réforme des retraites, celle de l’université, du service minimum des transports, de la représentativité syndicale, des collectivités locales ou de la dépense publique, de la justice ou des armées.
Rarement la France s’est sentie en aussi piètre état, rarement elle a été soumise à un aussi rude traitement de la part d’un président de la République.
Celui-ci a agi en réformateur délibérément téméraire et parfois provocateur, par conviction personnelle et par calcul électoral. Ses initiatives correspondent globalement à un mélange de libéralisme économique et de bonapartisme politique. Deux choses les ont brouillées : une série d’initiatives législatives et de discours musclés à propos de l’immigration, de la sécurité et implicitement de l’islam qui relèvent cette fois d’un populisme assumé. Pour reconquérir une fraction de l’électorat populaire du Front national, Nicolas Sarkozy a repris une thématique qui l’en rapprochait. Par