Le vote aux extrêmes, une affaire de retraités inquiets pour leur sécurité ? Fini ! Les cantonales montrent que les jeunes n’hésitent plus à afficher un vote Le Pen. Que s’est-il passé, comment cette mauvaise fréquentation, jugée tabou il y a peu, s’est-elle banalisée au point de s’intégrer dans le spectre des opinions avouables ? Réduire le score FN à l’impact médiatique de sa nouvelle présidente ne peut conduire qu’à de plus graves désillusions. Dynamique, Marine Le Pen creuse sa différence, par opposition avec le discours amidonné des partis traditionnels de gouvernement, mais surtout elle profite du désarroi des jeunes générations qui désespèrent du mot avenir. Le prêche moralisateur, qui a longtemps pu faire obstacle, ne passe plus, en particulier auprès de la jeunesse qui a le sentiment d’être prise comme une variable d’ajustement. Le jeunisme, forme démagogique et hypocrite de la compassion générationnelle, continue à se bien porter, mais les baby-boomers aux commandes n’en continuent pas moins à vivre à crédit aux détriments de leurs descendants. Mille milliards d’euros de dettes ! Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! S’insérer, pour les jeunes, relève plus de la course d’obstacle que du passage de témoin. Pourtant, les sondages le prouvent, ils restent en quête de valeurs morales ; et d’hommes et de femmes qui puissent les incarner. Et si la barrière à ce vote protestataire consistait à la mise en œuvre, à tous les étages de la République, des valeurs prônées
TRIBUNE
Civisme
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publié le 25 mars 2011 à 0h00
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