«Bravo Steeve, on a gagné !» Il est 20 heures au siège du Front national d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), les applaudissements fusent. Steeve Briois, proche de Marine Le Pen, candidat FN aux cantonales, apparaît enfin à la porte de son bureau, tout sourire, malgré sa défaite. «L'appel au barrage contre le FN n'a pas fonctionné. Même si Jean-Marie Picque [le candidat socialiste, ndlr] est réélu ce soir, les vainqueurs, c'est nous !» Le frontiste se présentait dans le canton de Montigny-en-Gohelle, qui comprend la ville de Montigny et la moitié d'Hénin-Beaumont. Au premier tour, Steeve Briois est arrivé en tête, avec 35,88% des voix, contre 31,2% pour le socialiste. Pour réconforter les troupes, qui affichaient des mines peu réjouies avant sa sortie, il égrène les meilleurs chiffres : «En 2004, nous faisions 26% à Montigny-en-Gohelle, aujourd'hui nous sommes à 39%. A Hénin, en 2004, nous étions à 36%, aujourd'hui, nous sommes à 52% ! Si on avait voté sur l'ensemble de la commune d'Hénin, on serait à 56,57%.» Sans se préoccuper de la participation, seulement de 42%, en progression de 5 points par rapport à dimanche dernier.
La petite foule de militants hurle : «C'est pour les municipales !»«C'est Montigny qui nous plombe !» s'exclame un militant. Un mari et sa femme, se consolent : «C'était une opportunité, mais ce n'est pas grave, on progresse, on progresse.» Pas le droit à la déception, ce soir, officiellement. Pourtant St