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Copé part en croisade contre Fillon

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Contesté à droite en raison du débat sur la laïcité, le patron de l’UMP s’en prend aux «postures» morales du Premier ministre.
Jean-François Copé sur le plateau du «Grand Journal» de Canal +, le 28 mars 2011 à Paris. (© AFP Bertrand Guay)
publié le 29 mars 2011 à 0h00
(mis à jour le 29 mars 2011 à 6h46)

La crise au sommet, on y est. Sur fond de division croissante au sein de la majorité, le chef de l'UMP, Jean-François Copé, a décidé de crever l'abcès. Au Grand Journal de Canal + hier soir, il a attaqué frontalement le Premier ministre, François Fillon. L'accusant de n'avoir «pas joué collectif» quand enflait la polémique sur le débat sur l'islam. Pour Copé, la politique est un sport de combat. Il a toujours détesté les «postures», selon lui hypocrites, du Sarthois qui se pose en parangon de rigueur et prend bien soin de ne jamais afficher la moindre ambition. Avec cette attaque manifestement préparée, Copé règle un vieux contentieux avec un ennemi personnel. Le débat sur l'islam n'est qu'un prétexte. Car ce que Copé reproche à Fillon - une mise en garde contre le risque de «stigmatisation» de l'islam - a aussi bien été formulé par de nombreux dirigeants de la majorité. Y compris par François Baroin. En fait, l'exaspération de Copé est tout autant motivée par la position de Fillon sur le deuxième tour des cantonales. Lundi 21 mars, lendemain de premier tour, le Premier ministre déclarait devant le bureau politique de l'UMP réuni à huis clos qu'il fallait donner consigne de «battre le FN». Matignon avait laissé fuiter cette déclaration, faisant ainsi apparaître toute l'ambiguïté du «ni-ni» préconisé par l'Elysée et par le chef de l'UMP. Sarkozy et Copé avaient tout deux très mal pris ce cavalier seul de Fillon. Le chef de l'Etat a