S’adresser rapidement aux Français. Et leur soumettre des solutions concrètes face aux poussées du FN et de l’abstention, observées lors des cantonales. Une double progression qui n’interpelle pas que la droite. A moins de treize mois de la présidentielle, la gauche et les écologistes ont tenté hier d’en tirer les leçons. Conscients que ces deux phénomènes ne sont pas seulement le signe du rejet du pouvoir et du discrédit de Nicolas Sarkozy. Ou d’un désintérêt structurel pour les scrutins locaux ou intermédiaires.
«Ne pas se lamenter». Pour preuve l'analyse par l'Ifop des résultats dans les 394 cantons où le FN était en situation de duel dimanche. Le parti d'extrême droite «progresse autant face au PCF que face au PS ou à l'UMP», note l'institut. Pire, dans les cantons où se déroulait un duel droite-FN, la «progression de près de 11 points du score du FN ne peut s'expliquer sans reports significatifs d'une partie de l'électorat de gauche»relève l'étude. «Notre boussole, ce n'est pas Marine Le Pen, c'est ce qu'on a à dire aux Français pour leur proposer non pas l'alternance mais l'alternative», note le député Jean-Jacques Urvoas, proche de DSK. Rappelant que «le gaucho-lepénisme» identifié au début des années 90 «n'est pas un vote de conviction mais de frondeur». N'empêche.
A mesure que les résultats précis tombaient, dimanche soir, chacun à gauche prenait conscience de l'urgence d'être à nouveau audible auprès des couches populaires.