A Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise, le Front national n’a guère progressé en nombre de voix depuis les dernières élections : 1 719 personnes ont glissé un bulletin pour le candidat FN dans l’urne. Une poignée (9%) des 19 000 inscrits. Encore plus petite à l’échelle des 45 000 habitants de la commune de l’est lyonnais. Et pourtant, on ne remarque que lui. Antoine Pinos est là, affiche bleue souvent déchirée sur les panneaux électoraux, seul, au côté de celle du PS. Arrivé en seconde position à l’issue du premier tour derrière le PS, le candidat Front national a réussi à s’immiscer au second tour. Avec 31% des voix dimanche, il a laissé la socialiste Hélène Geoffroy conserver sans problème son canton. Mais le FN s’est imposé, symboliquement, comme la seconde force politique.
Trompeur. Le symbole est dérangeant dans cette banlieue profondément ancrée à gauche. Mais il est aussi trompeur. Car le principal vainqueur de ce scrutin est ici sans conteste, et plus qu'ailleurs, l'abstention : 68% sur l'ensemble du canton. Jusqu'à 78% dans certains bureaux de vote, ceux des quartiers les plus défavorisés de Vaulx-en-Velin, là où la gauche fait traditionnellement ses meilleurs scores et le FN ses plus faibles. La qualification du parti de Marine Le Pen au second tour n'aura créé aucun «sursaut républicain» poussant les abstentionnistes vaudais aux urnes. Comme le résume le propriétaire d'un gros café du centre-ville : «Pour avoir un sursaut républicain, il