Aujourd'hui, François Hollande fait une déclaration, sa déclaration aux Français. Sitôt réélu président du conseil général de Corrèze il va, comme il l'avait annoncé, officialiser sa candidature à la primaire de désignation du candidat socialiste à la présidentielle de 2012. En deux temps. «Je le fais comme je l'avais imaginé. Je réunis d'abord des amis à 14 h 30 à Tulle, parce que c'est ma ville», confie-t-il à Libération. Puis, il rejoindra Paris et le plateau du JT de France 2. «Cette candidature ne surprendra personne. Elle est de l'ordre de l'évidence. C'est une étape importante, mais l'essentiel sera la primaire elle-même», rappelle-t-il.
N'empêche. A 57 ans, il s'agit pour le député de Corrèze d'une étape politique et personnelle décisive dans sa longue route vers l'Elysée entamée il y a un an et demi. Il en convient. «Je me suis préparé à ce moment de la candidature depuis plusieurs mois, à la fois politiquement, psychologiquement, presque physiquement même.» François Hollande n'a pas simplement maigri, il s'est peu à peu libéré de ses habits d'ancien patron du PS roulant son monde dans la farine avec ses synthèses molles et ses traits d'humour.
Fédérateur. Le voilà prêt, pense-t-il, à prendre une revanche sur son destin politique. Comme un pied de nez à ses camarades qui disent de lui «quel talent, mais quel gâchis» ou affirment que son tour est passé. En 2006, François Hollande était en situation. Premier secrétair