Une déclaration de candidature «normale» pour le président de la République «normal» qu’il se propose désormais d’incarner. Il est 14 h 24, hier, dans la salle Prestige du conseil général de Corrèze, et François Hollande le dit simplement : «C’est la raison pour laquelle, ici à Tulle, devant vous mes amis, j’ai décidé de présenter ma candidature à l’élection présidentielle, à travers la primaire du Parti socialiste.» Le ton est ferme, la voix posée et seules les paupières légèrement contractées trahissent l’émotion du moment. «François président !» scandent ses 250 partisans corréziens. «Permettez-moi d’ajouter un mot. C’est que l’issue de cette primaire qui prépare l’élection présidentielle doit être la meilleure non pas simplement pour le PS et la gauche, mais pour la France. Ce qui nous attend, ce n’est pas une compétition entre nous, c’est être capable de donner à la France la fierté qu’elle mérite, et aux Français la confiance qu’ils attendent. Merci.» François Hollande embrasse quelques visages amis, ouvre les bras et dit «voilà».
C'est fait. Le voilà donc candidat, non pas à la primaire, mais à la présidentielle via la compétition socialiste. Nuance. Son discours, il l'a écrit la veille au soir et le matin même à l'encre bleue. Et l'a prononcé sans le lire. Sept minutes pour dire pourquoi lui. Pourquoi maintenant. Du carré, du logique, sans lyrisme, avec juste une pointe d'accent mitterrandien sur «la gauche» qui «doit dire