Quelque chose ne tourne pas rond dans la galaxie écologiste, en plein paradoxe politique. Mi-avril, Nicolas Hulot devrait présenter sa candidature à la primaire d'Europe Ecologie-les Verts (EELV) face à l'eurodéputée Eva Joly. De quoi relancer l'intérêt suscité par la compétition et le projet de transition écologique. A condition néanmoins que le débat reste «qualitatif» entre les deux rivaux.

Dimanche, la formation issue de la fusion d'Europe Ecologie et des Verts a remporté son troisième succès électoral d'affilée lors des cantonales en obtenant 8% des voix et en doublant le nombre de ses conseillers généraux (55). Sauf qu'en interne, à en croire José Bové et Daniel Cohn-Bendit, le mouvement est revenu aux vieux travers des Verts. «EELV doit être une vaste, transparente et démocratique effervescence, pas une cabine de pilotage politicienne réservée à quelques-uns !» écrivent les deux eurodéputés dans une tribune publiée, vendredi, par Libération.fr.

«Courage». A la veille du conseil fédéral qui s'annonce houleux ce week-end entre les partisans de Joly et d'Hulot sur la date de la primaire - juin ou septembre -, Bové et Cohn-Bendit tirent la sonnette d'alarme : «Il faut avoir le courage de cette vérité ! EELV vit une crise de croissance assez grave. Depuis 2008, jamais peut-être notre nouveau mouvement n'a été en aussi grand danger, malgré ses succès et l'indéniable place qu'il a su occuper dans le paysage politique français et européen.