C'était le moment de Martine Aubry hier. Ou plus exactement celui de la première secrétaire du PS qui présentait, rue de Solférino à Paris, le projet socialiste pour 2012 sobrement intitulé «Le changement». On l'a vue descendre les escaliers de la cour de cet hôtel particulier, le visage radieux et la démarche volontaire. Escortée par son fidèle Jean-Marc Germain, le fabiusien Guillaume Bachelay ou encore Michel Sapin, proche de François Hollande, tous en costumes sombres de ministrables. «On se croirait à l'Elysée !» lâchait un observateur.
Une marche après l'autre, avait certes rappelé la maire de Lille à l'issue d'un bureau national que plusieurs participants qualifiaient de «consensuel». «Moi, jusqu'au bout, j'ai une obligation en plus de celle de pouvoir me présenter, c'est d'aller vers le rassemblement de la gauche et de faire gagner un homme ou une femme de gauche. J'avais annoncé depuis deux ans et demi un calendrier, des objectifs et une voie, je m'y tiens et, jusqu'à présent, ça avance», avait-elle déclaré à la mi-journée. Avant de relancer le buzz sur ses intentions en répondant - «je vous le dirai quand je serai candidate» -à une question sur ses priorités parmi les 30 propositions pour «redresser la France».
Rien n'aurait pu gâcher la fête d'Aubry, pas même ses propres lapsus. Pas même «le coup de rabot de Hollande sur le nucléaire», la veille lors du conseil politique des leaders, comme le regrettait Laurence