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Libération

Nicolas Sarkozy n’a pas encore perdu

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publié le 7 avril 2011 à 0h00

Si l'élection présidentielle avait lieu dimanche prochain, Nicolas Sarkozy serait en fâcheuse posture. Rien ne prouve qu'il soit même assuré de se qualifier pour le second tour. La percée de Marine Le Pen le menace. L'émiettement marginal des voix provoqué par l'hubris de Christine Boutin, de Nicolas Dupont-Aignan et d'Hervé Morin le mettrait en péril. La candidature de Jean-Louis Borloo ou de Dominique de Villepin risquerait d'être fatale. La droite se retrouve aujourd'hui dans la situation de la gauche en 2002. La vanité des figurants et l'égoïsme des acteurs peuvent aboutir à une insurmontable dispersion des suffrages. Le climat général n'est pas porteur. Le président sortant est loin d'avoir la popularité dont bénéficiait à l'époque Lionel Jospin. Nicolas Sarkozy est visiblement en danger. Le syndrome de Valéry Giscard d'Estaing en 1981 rode autour de lui : violence des crises, division au sein de son camp et rejet personnel le mettent en péril.

Ce serait cependant une grave erreur de croire que la partie est jouée et que le chef de l’Etat est battu. Il reste un an avant le premier tour de la présidentielle et la véritable campagne commence cette semaine. Les élections cantonales ont sonné la fin de la précampagne. La publication du programme du Parti socialiste donne en réalité le signal des choses sérieuses. L’accueil qui lui a été fait est mitigé, comme on pouvait le prévoir. Il s’agissait d’être à la fois réaliste et novateur, ouvert et vraisemblable, de tend