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Libération
Interview

«Il est sur un électorat de centre»

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Jérôme Fourquet de l’Ifop décrit un Hulot consensuel :
par Mathilde Boussion
publié le 8 avril 2011 à 0h00

Jérôme Fourquet est directeur adjoint du département Opinion de l’Ifop. Il juge Nicolas Hulot plus consensuel qu’Eva Joly, moins marqué à gauche.

En mars, Hulot était la personnalité politique préférée des Français, comment l’expliquez-vous ?

Il est très connu. Sa notoriété avoisine les 100% quand Mélenchon ou Montebourg tournent autour de 30 ou 40%. C’est un avantage décisif. Il bénéficie d’une bonne image grâce à ses émissions et son engagement sur un thème très porteur comme l’écologie. C’est quelqu’un de consensuel.

Peut-on s’attendre à ce que cette popularité se traduise dans les urnes ?

C’est tout le problème. La campagne sera décisive, mais on peut imaginer un scénario semblable à celui qu’ont connu naguère Simone Weil ou Bernard Kouchner. Une fois sur le terrain, leur popularité s’est effondrée. Nicolas Hulot recueille aujourd’hui 6% des intentions de vote. C’est plus que le meilleur score des écologistes à une présidentielle mais on aurait pu s’attendre à mieux.

Est-il un candidat crédible pour les électeurs ?

Sur le thème de l’incarnation des valeurs et des idées de l’écologie, il devance très largement Eva Joly. Il apparaît aussi comme plus honnête et plus à même de comprendre les problèmes des gens. En revanche, la tendance s’inverse lorsqu’on interroge sur sa capacité à rayonner sur d’autres thématiques. Il a un gros déficit de crédibilité sur les sujets économiques et sociaux.

Quel est le profil des électeurs susceptibles de voter pour Nicolas Hulot ?

Il est plutôt sur un électorat de centre, centre-gauche. Eva Joly est plus marquée à gauche. Elle a déjà mené une campagne alors que Nicolas Hulot reste vierge de toute candidature. La magistrate séduit à gauche en raison de ses positions très fermes sur certaines affaires politico-financières, de sa dénonci