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Libération
Portrait

L’homme de confiance

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AVEC SARKOZY
publié le 8 avril 2011 à 0h00

Ils se vouvoient. Nicolas Sarkozy lui donne du «Claude», tandis que l'autre ponctue ses phrases d'un onctueux «Monsieur le président». On ne peut imaginer des traits de caractère plus différents qu'entre ces deux hommes. Mais leur complémentarité et leur complicité ne se démentent pas depuis neuf ans. Lorsqu'il débarque, valise à la main, comme directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur en 2002, Claude Guéant bascule véritablement en politique. Tous deux jouent franc jeu. L'objectif commun est de mener «une opération de conquête» du pouvoir élyséen.

Durant cinq ans, ils ne se quitteront pas : Claude Guéant suivra Sarkozy à Bercy, à l'UMP, puis de nouveau place Beauvau. L'homme de confiance absolue, le conseiller décisif, est promu directeur de campagne en 2007, puis secrétaire général tout puissant de l'Elysée. Il est parfois donné comme remplaçant de Fillon à Matignon ou au Quai d'Orsay. Mais c'est bien sûr à l'Intérieur, sa maison, qu'il est nommé. Il lui aura fallu à peine un mois pour se retrouver avec des plaintes d'associations antiracistes sur le dos. A ce rythme, Brice Hortefeux passera bientôt pour un aimable chrétien-démocrate… Est-il possible que Nicolas Sarkozy ait voulu cela? «Evidemment», assure-t-on dans l'entourage du chef de l'Etat. Le positionnement comme les saillies de Guéant sont parfaitement assumés. La France vire à droite, il s'agit de l'accompagner. Et ne jamais oublier que les seuls ministr