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Libération
Portrait

Un préfet, protégé de Pasqua

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SES ORIGINES
publié le 8 avril 2011 à 0h00

Le préfet Claude Guéant fut un parfait serviteur de l’Etat avant de basculer en politique, au service absolu de Nicolas Sarkozy. Mais son véritable mentor s’appelle Charles Pasqua.

Sorti de l’ENA en 1971, ce fils d’une institutrice de Vimy (Pas-de-Calais) et d’un employé des Chemins de fer, s’est fait à la force du poignet. Chargé de la sécurité, déjà, en 1978 au cabinet du ministre de l’Intérieur Christian Bonnet, le voilà secrétaire général de la préfecture des Hauts-de-Seine en 1986. Sa carrière est boostée par Charles Pasqua qui le coopte au ministère de l’Intérieur puis l’intronise en 1994 directeur général de la police nationale. Sa propension à tout savoir et à tout contrôler, avec courtoisie et pragmatisme, allant jusqu’à piloter des enquêtes terroristes, laisse des traces bien après son départ en 1998 comme préfet de Franche-Comté où Jean-Pierre Chevènement l’apprécie, à l’instar d’autres hommes de gauche.

C’est à la préfecture de Rennes que Sarkozy, arrivé place Beauvau en 2002, va le chercher - sur les recommandations de Pasqua-, pour prendre la tête de son cabinet. Dorénavant, «Claude», ce solide bras droit qui s’apparente au cardinal de Richelieu, et le futur chef de l’Etat, ne se quittent plus. C’est le refus en 2004 de Jacques Chirac de propulser ce sarkozyste au poste envié de préfet de police de Paris qui a poussé Guéant, dépité, à s’engager en politique. Le préfet s’est mis en disponibilité, a pris sa carte de l’UMP puis dirigé en 2007 la campagne de Sarkozy,