Nicolas Sarkozy a rendu, mercredi, dans un discours prononcé au Panthéon, un vibrant hommage à Aimé Césaire et à la diversité. Dans le même temps ou quasi, son ministre de l'Intérieur, qui n'est manifestement pas un poète, a laissé filtrer son intention de s'attaquer à l'immigration légale. «Ce permanent double jeu» du Président a «choqué» Laurent Fabius et nombre de personnalités de gauche. L'ancien Premier ministre socialiste a raison d'être choqué. Mais il a tort de parler de «double jeu», tant les intentions de Nicolas Sarkozy sont limpides. Le Président a besoin, pour être réélu, d'aller chercher «avec les dents» les électeurs de droite aujourd'hui séduits par le FN. Il a confié cette mission à Claude Guéant, qui s'acquitte de cette tâche avec zèle. Des dérapages, des maladresses de ministre néophyte, ont voulu croire certains après ses premières sorties sur «la croisade» française en Libye ou sur ces Français qui ont «parfois le sentiment de ne plus être chez eux». Rien de tout cela. Et c'est l'avantage de Claude Guéant : il pense ce qu'il dit et l'assume droit dans ses bottes. Les ténors du gouvernement qui sont en désaccord avec la stratégie présidentielle ne mouftent pas, sans doute au nom de «l'unité» de la majorité. Alain Juppé craint par exemple que cette course-poursuite avec le FN ne profite qu'à Marine Le Pen. Les cantonales semblent lui donner raison. Nicolas Sarkozy n'en croit rien. Il va donc continuer de demande
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