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Libération
Reportage

Le FN ne fait plus peur aux bourgeois

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En banlieue aisée de Lyon, la droite classique est séduite par Marine Le Pen.
publié le 11 avril 2011 à 0h00

Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, banlieue résidentielle chic de Lyon, est un de ces viviers UMP où Nicolas Sarkozy avait en 2007 fait figure de prophète. Dans cette commune peuplée de cadres supérieurs, de chefs d’entreprise et de retraités, il avait raflé les trois quarts des voix. Quatre ans plus tard, les habitants de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or sont toujours de droite : être de gauche ici relève d’une posture exotique. Mais l’élan sarkomaniaque n’y est plus.

Ce n'est pas qu'on ait grand-chose à lui reprocher. «Il a eu le cran et l'énergie de faire les réformes qu'il fallait. Comme les retraites. Mais il n'a pas pu aller plus loin. A cause de l'acharnement médiatique dont il a été victime», explique Josy, retraitée désormais pessimiste sur la capacité de son ancien poulain à passer le cap du premier tour en 2012. Sur le stand du Rotary club installé place du marché, où elle vend avec quelques amis des billets pour une tombola caritative, le courage du président dans l'adversité est unanimement salué, mais cela ne suffit plus. Plombé par les sondages, lâché par une partie de ses troupes, et surtout «lynché par les médias», il n'est plus considéré comme le winner capable à lui seul d'empêcher la gauche d'arriver au pouvoir. Et, au pays des gagnants, cela passe mal.

Paresse. D'autant qu'il y a en face cette Marine Le Pen qui monte. D'elle, ces gens traditionnellement attachés à la droite classique expliquent «qu'elle ne dit pas que des choses