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Libération

Comme à la Samaritaine avec le projet du PS

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publié le 12 avril 2011 à 0h00

Admirons le subtil distinguo : le Parti socialiste n'a pas publié le programme de son futur candidat à l'élection présidentielle, il a présenté son projet, à charge pour celle ou celui qui portera les couleurs socialistes d'en faire son viatique. A la lecture de ces 52 pages, on ressort un peu étourdi, comme après une après-midi à la Samaritaine, et pour les mêmes raisons : c'est qu'on y trouve tout !

Peut-être fallait-il en passer par là pour que Benoît Hamon comme François Hollande, Ségolène Royal ou les partisans de Dominique Strauss-Kahn se déclarent ravis. Qu’on n’y cherche pas, donc, d’idéologie claire donnant une grande cohérence à quelques idées fortes. Un lecteur indulgent y trouvera un catalogue de propositions dans lequel le futur candidat pourra piocher à sa guise, retenant certaines et passant d’autres sous silence, établissant ainsi les priorités qui donneront le ton de la campagne. Mais même si se dégagent des lignes de force, il manquera une vision assumée de l’avenir, une analyse un tant soit peu globale qui permettrait d’établir autant les risques que les opportunités de ce monde en mutation, qui reconnaîtrait les contraintes contre lesquelles il serait vain de se battre afin de mieux identifier ce que peut, aujourd’hui, décider une politique volontariste.

Ainsi des politiques de l'emploi : faut-il défendre les emplois actuels, en encadrant davantage les licenciements ? Faut-il, au contraire, encourager la création d'emplois en insistant sur