Eurodéputé Europe Ecologie-les Verts et ancien de Greenpeace, Yannick Jadot officie comme directeur de la précampagne d’Eva Joly. Il analyse les conséquences de la déclaration de candidature de Nicolas Hulot, ce matin à Sevran (Seine-Saint-Denis), et compare les profils des deux rivaux potentiels de la primaire, programmée le 24 juin.
Une déclaration en banlieue et puis s’en va : Hulot est une grosse «machine médiatique» qui se lance, comme l’a déclaré Eva Joly ?
Attention à ne pas instrumentaliser la question des quartiers discriminés et la question sociale. Nous, écologistes, devons convaincre les populations les plus vulnérables de la pertinence sociale écologique. Cela nécessite de prendre le temps de les rencontrer et de dialoguer avec eux.
Hulot à Sevran c’est un gadget ?
Non, car Stéphane Gatignon, le maire de Sevran, est engagé au sein d’EELV. Comme il vient de publier un livre défendant la légalisation du cannabis, c’est sûrement l’occasion pour Hulot de marquer son soutien à ce combat historique des Verts.
Est-il le meilleur candidat ?
Eva Joly et Nicolas Hulot incarnent chacun l’urgence de faire de la politique et l’évidence de l’écologie comme solution. Eva Joly a un avantage, elle a passé sa vie dans l’action publique au service de l’intérêt général. Que ce soit en travaillant dans le secteur social, comme juge d’instruction et depuis trois ans comme femme politique, elle fait très bien l’articulation entre la transformation écologique, la justice sociale, la solidarité nord-sud, l’état volontaire et impartial, la lutte contre l’ultralibéralisme et les paradis fiscaux.
Sauf que Nicolas Hulot est considéré comme plus écolo…
Il est vu comme le premier écologiste par l’opinion, y compris par les non-écologistes.