Nicolas Sarkozy cale encore. Sous la pression d’une partie des parlementaires de la majorité et de certains ministres, le chef de l’Etat renonce finalement à supprimer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). A plusieurs reprises, il s’était pourtant targué d’en finir avec cet impôt très symbolique pour «compenser» l’abandon du bouclier fiscal. Mais à un an de la présidentielle, Nicolas Sarkozy a préféré jouer la prudence. Lui qui tente depuis des mois déjà de se défaire de son image de «président des riches» ne pouvait courir le risque de voir la gauche réactiver ce thème en lui offrant sur un plateau un argument choc.
Durant la première cohabitation (1986-1988), Jacques Chirac avait commis l’erreur d’abroger l’impôt sur les grandes fortunes créé en 1982 par François Mitterrand. Funeste choix qui lui coûtera cher électoralement et le traumatisa à vie. François Baroin, ministre du Budget, biberonné au chiraquisme, n’a pas oublié la leçon. Pour lui, il n’était pas question de laisser Sarkozy handicaper les élus UMP en s’attaquant à l’ISF de manière aussi radicale. Avec plusieurs parlementaires de son camp, il s’est donc attelé à présenter une réforme qui puisse empêcher tous les procès en «cadeau aux riches» de la gauche et ne pas ouvrir une interminable polémique.
Le centriste Charles de Courson, qui fut un des premiers au sein de la majorité à partir en guerre contre un bouclier fiscal servant surtout à protéger les gros contribuables, ne cachait pas hier sa satisfaction :