En mars dernier, la publication d’un sondage réalisé sur Internet par Harris Interactive, pour «Le Parisien», plaçait Marine Le Pen en tête aux prochaines élections présidentielles. Une vive polémique s’en est suivie sur la réelle fiabilité des résultats d’une telle méthode quantitative. Le forum Libération à Rennes est l’occasion de revenir sur le rôle que peuvent jouer les sondages dans l’opinion publique, auprès des électeurs et des décideurs. Jean-Pierre Sueur, rapporteur du texte de loi sur les sondages adoptée au sénat, et Jérôme Sainte-Marie, directeur du département politique et opinion au CSA, ont débattu sur cette question.
« Le culte de l’opinion est un poison pour la démocratie » (JP Sueur)
« Tous les politiques sont esclaves de l'opinion ; le culte de l'opinion est délétère pour la démocratie ». Jean-Pierre Sueur est ferme sur ces positions : les sondages formatent la démocratie. Le public rennais a d'ailleurs manifesté une certaine méfiance vis-à-vis des instituts de sondage. L'idée selon laquelle les sondages seraient synonymes d'irrespect est aujourd'hui partagée. Jérôme Sainte-Marie en convient. Il a tenu à démystifier « le fantasme d'un enfermement de l'avenir ». Et ce ne fut pas chose facile.
Dans leurs projets de lois, Messieurs Sueur et Portelli exigent une régulation et une transparence totale, garante de la scientificité des résultats. C’est la confiance qu’il faudrait accorder aux sondages qui inquiète. Et nota