Allez, on va commencer simple et brutal, face à un type qui est l'apaisement même, la patience en patch, la douceur en infusion, le tout au risque de l'effet camomille. Il lui dit quoi à «DSK», Gilles Finchelstein, quand il s'agit pour le candidat potentiel du PS de trancher le j'y-va-t-y, j'y-va-t-y pas présidentiel ? Finchelstein remiserait au magasin aux accessoires tous ses rôles habituels (sondeur, gestionnaire de crise, rédacteur de discours, élaborateur de programmes, théoricien de l'ombre) pour ne laisser parler que «l'ami». Et de raconter : «Je ne pousse pas spécialement Dominique à y aller. Je lui fais valoir qu'il y trouverait sans doute son compte, une forme de consécration, d'achèvement.» Dans ce dernier terme, on entend sonner une polysémie franco-américaine (accomplissement et acte final) qui doit amuser l'esprit délié et malicieux qui se tient sagement assis sous une verrière de plein ciel.
Ecureuil intellectuel à l'agilité avérée, acrobate montant et descendant avec la même vivacité l'échelle des arguments, Finchelstein définit, ainsi, son mode de relation avec le patron du FMI, sans crainte des anglicismes : «Je suis son sparring-partner de confiance. Je challenge tous ses arguments. Je lui donne des éléments pour objectiver sa pensée.»
Universitaire en droit social, Finchelstein a commencé son compagnonnage avec DSK quand celui-ci était ministre de l'Economie de Jospin. Il était entré à son cabinet pour «perdre du temps»,