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Libération

Une candidate du peuple pas très populaire

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Ségolène Royal, à la traîne dans les sondages, est prisonnière de son image à la présidentielle de 2007.
publié le 18 avril 2011 à 0h00

Aplat. La cote de popularité de Ségolène Royal ne décolle pas. 34% d'opinions positives (1) avant son annonce de candidature le 30 novembre dans un entretien à la Nouvelle République du Centre-Ouest. Un mois plus tard, elle tombe à 32%. Depuis, elle stagne autour de 30% quand Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry et François Hollande tournent entre 45% et 55%. Un gouffre.

«Contradiction». Royal se serait-elle déclarée trop tôt ? Aurait-elle raté le timing ? «Il fallait que je me desserre de l'étau du pseudo-pacte [avec Aubry et DSK, ndlr]», explique-t-elle à Libération.«C'était un élément de clarification nécessaire, appuie sa lieutenante Delphine Batho. Mais on savait que ça n'allait pas entraîner de mouvement.»

Ségolène Royal serait en fait prisonnière de 2007. «Comme Nicolas Sarkozy ou François Bayrou, elle est victime de l'image qu'elle s'est forgée lors de la dernière campagne présidentielle, analyse François Miquet-Marty, directeur associé de Viavoice. Son style décalé est aujourd'hui en contradiction avec la normalité que veulent les gens.» Elle s'y emploie. Mais ça ne prend pas. «Il y a une réaction épidermique des électeurs sur le thème du "ah non pas elle !"» observe un strauss-kahnien. Exemple : dans la dernière enquête Viavoice-Libération (2), 59% de ses anciens électeurs ne «souhaitent pas qu'elle soit présidente de la République». A l'inverse, pour