Et si on réenchantait la gauche par un contrat prénuptial entre futurs partenaires ? Ils ne sont qu’une grosse vingtaine, ils ne pèsent pas grand chose médiatiquement, ils n’ont pas de têtes d’affiche dans leurs rangs, mais ils entendent bien jouer les entremetteurs. Emmenés notamment par Paul Quilès, l’un des artisans de la campagne victorieuse de Mitterrand en 1981, 25 élus, anciens ministres, chercheurs et militants issus de tous les horizons de la gauche viennent de signer un Appel à la mobilisation de la gauche.
Malgré la mise en échec de la droite aux cantonales, la forte abstention et la percée du Front national ont achevé de les convaincre : «L'anti-sarkozysme ne suffira pas à faire gagner la gauche, explique la socialiste Marie-Noëlle Lienemann, signataire de l'appel. Dès maintenant, il faut impulser une dynamique commune et mettre les désaccords sur la table pour éviter les rabibochages au dernier moment, car ce n'est pas crédible.» Sauf qu'entre la préparation de la primaire pour le PS, et celle du congrès de La Rochelle pour Europe Ecologie-les Verts (EELV), les partis ont chacun la tête dans le guidon.
Sur l'état de l'opposition, malgré les efforts du PS en vue de s'unir, le diagnostic est sévère. «Elle n'a pas donné corps à son projet idéologique», estime Marie-Noëlle Lienemann. Dans le programme dévoilé, les signataires de l'appel voient plus un «catalogue» qu'une vision capable de rassembler les foules. Pas étonnant,