Cent cinquante ans après le rattachement du comté de Nice à la France, et moins de quatre mois après le vote de la loi créant le statut de «métropole», Christian Estrosi n’aura pas tardé. Le maire de Nice, président de la communauté urbaine Nice-Côte d’Azur, vient de convoquer son assemblée communautaire afin qu’elle valide le principe de la création d’une métropole Nice-Côte d’Azur. Vont fusionner la communauté urbaine Nice-Côte d’Azur et trois communautés de communes, qui s’étendent essentiellement sur les vallées et sommets du massif alpin du Mercantour.
Les métropoles prévues par la loi phagocyteront les compétences des communes, du département, de la région, et même certaines attributions de l'Etat, débarrassant de presque toute tutelle les nouveaux grands féodaux à leur tête, et faisant planer une menace réelle sur l'unité et l'indivisibilité de la République. Ce n'est donc pas tout à fait un hasard si Nice est la première communauté urbaine à prétendre au titre de métropole : dans le département des Alpes-Maritimes, la culture de la féodalité qui imprègne particulièrement la droite locale est indissociable de la vieille tentation du séparatisme nissart, à laquelle Christian Estrosi semble céder chaque jour davantage, comme le montrent, par exemple, ses récentes déclarations au sujet de la ligne de TGV, tant attendue par les «Azuréens», et que le maire de Nice souhaite désormais voir développée prioritairement vers Gênes, plutôt que vers Paris via Marseille.
Cet