Contre le couperet du scrutin uninominal à deux tours, la fondation Terra Nova prône l'instauration d'un «jugement majoritaire». Un système qui consiste à classer l'ensemble des candidats à la magistrature suprême sur une échelle de mentions s'étalant de «Très bien» à «Bien», «Assez bien», «Passable», «Insuffisant», «A rejeter». Le candidat qui totalise les meilleures mentions, à plus de 50%, est déclaré vainqueur.
Un peu comme à l’école primaire, le vainqueur de la course à l’Elysée est donc celui qui décroche le plus de bons points. Sauf qu’à la communale, il en fallait dix pour obtenir une image à la fin de l’année. Là, avec cinq bons points seulement, si les autres concurrents n’en détiennent qu’un deux, trois ou quatre, le candidat est «élu» président de la République. La victoire devient donc relative et la légitimité quelque peu écornée malgré le maintien du seuil majoritaire.
«Truc de matheux». La première critique adressée à ce système électoral par les spécialistes tient à sa complexité. «C'est invendableauprès des électeurs, pas suffisamment clair et simple», résume Pascal Perrineau, politologue et directeur du Centre d'études de la vie politique française (Cevipof). «C'est un truc de matheux qui voudrait introduire de la rationalité dans le comportement des électeurs», ajoute un de ses collègues.
La deuxième critique est plus profonde. Ce système de «jugement majoritaire» s'apparente à celui des enquêtes