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Les conseils généraux voient le mâle partout

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Étude . Un homme, cumulard, maintes fois reconduit et mûr, tel est le portrait-robot des élus départementaux.
par Marie SLAVICEK
publié le 21 avril 2011 à 0h00

La cinquantaine bien tassée, cumulard, plutôt cadre qu’employé et de sexe masculin : le profil des conseillers généraux manque singulièrement d’originalité. Et on ne peut pas dire que les dernières élections ont bouleversé ce portrait-robot de l’élu départemental type. C’est en tout cas ce qui ressort des analyses postcantonales menées par l’Institut de la décentralisation.

Première bonne raison à cela : sur 2 026 conseillers généraux élus en mars, 71,2% sont des sortants. C'est plus qu'en 2008, puisqu'ils étaient 67,5%. Laurence Lemouzy, rédactrice en chef de Pouvoirs locaux, la revue de l'institut souligne des «phénomènes d'héritage et de cooptation qui limitent le jeu de la concurrence dans le recrutement du personnel politique». Bien souvent, les candidats se présentent pour remplacer un membre de leur famille, en général le père.

«Résistance». Pour les chercheurs de l'institut, ce fonctionnement en circuit fermé fait courir un risque de déconnexion entre l'élu et ses électeurs. En première ligne, «le taux d'abstention consternant [56%, ndlr], y compris en milieu rural, des dernières cantonales», note Jean-Pierre Balligand, député-maire (PS) de Vervins, dans l'Aisne et coprésident de l'institut.

Côté parité aussi, peut mieux faire : même si leur nombre progresse d'un point et demi, les femmes peinent à s'imposer. On compte 13,8% de conseillères générales, contre 12,32% il y a trois ans. Plus largement, c'est l'ensemble de