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Libération
Interview

«Les partis font de ce scrutin l’enjeu majeur du pouvoir»

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Le constitutionnaliste Dominique Rousseau regrette la trop large part faite à la présidentielle.
publié le 21 avril 2011 à 0h00

Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne, défend un renforcement des législatives pour éviter que les partis se «servent» de la présidentielle.

Faut-il empêcher la multiplication des candidatures à la présidentielle ?
S'il y a plusieurs candidats, à gauche comme à droite, c'est dû au pluralisme démocratique et parce que les partis ne s'entendent pas avant l'élection ! Pour contrer la multiplication des candidatures, on peut toujours augmenter le nombre de parrains - 1 000 au lieu de 500 - ou imaginer que le Conseil constitutionnel soit compétent pour déclarer irrecevable une candidature qui n'aurait pas pour objet d'être élu mais de faire avancer les idées d'un parti. En 1974, les Sages avaient déjà eu cette réflexion au sujet du candidat monarchiste Bertrand Renouvin.

Mais toutes les forces politiques expliquent que si elles ne sont pas à la présidentielle, elles n'existent plus…
Le problème ne concerne pas la présidentielle mais les législatives ! Les solutions sont simples : de la proportionnelle pour les législatives - représenter les partis à l'Assemblée nationale - et de vrais lieux de débats entre deux moments électoraux. Si les écologistes avaient la certitude d'avoir des députés et un égal accès aux médias, ils auraient moins besoin de se servir de la présidentielle.

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