Maudite date. Neuf ans après, le 21 avril 2002 reste un traumatisme pour tous les démocrates. Et un cauchemar qui continue à effrayer la gauche. S’en est-elle d’ailleurs vraiment remise ? Après deux échecs, elle pourra le vérifier dans douze mois à l’occasion de la présidentielle… si tant est qu’elle parvienne, comme en 2007 avec Ségolène Royal, à se qualifier pour le second tour.
A droite comme à gauche, la prolifération des candidats putatifs est aujourd’hui telle qu’un boulevard électoral s’ouvre devant Marine Le Pen. Sondage après sondage, la présidente du Front national paraît pouvoir accéder presque systématiquement au deuxième tour de scrutin. Politologues, sondeurs et autres pythies s’y perdent en conjectures et pronostics : va-t-on vers un nouveau «21 avril» ou au contraire un «21 avril à l’envers», c’est-à-dire avec une finale gauche-FN au soir du premier tour ?
Face à ce risque, Daniel Cohn-Bendit (Europe Ecologie-les Verts, EELV) préconise que les écologistes n'aient pas de candidat à la présidentielle et négocient en contrepartie un groupe de députés avec le PS. D'autres prêchent pour l'avènement d'une VIe République qui mettrait fin à l'élection du président au suffrage universel à deux tours.
Les plus noirs desseins sont prêtés à Nicolas Sarkozy : se sachant battu au second tour par un candidat du Parti socialiste, le chef de l’Etat n’aurait de cesse de droitiser son discours et de s’emparer des thématiques frontistes pour essayer de faire passer Le Pe