Et si un nouveau 21 avril 2002 était la conséquence inéluctable du mode de scrutin ? C’est la question que pose Terra Nova, le think tank proche de Dominique Strauss-Kahn, dans une note rédigée par Olivier Ferrand. Extraits.
«Notre système électoral […] va, presqu’à coup sûr, placer au centre du jeu démocratique Marine Le Pen, une personnalité politique pourtant rejetée par l’immense majorité des Français. […] Un nouveau 21 avril, "à l’envers" (élimination de Nicolas Sarkozy) ou "à l’endroit" (élimination du candidat socialiste) est non seulement possible, mais désormais probable.
«Le fait que les Français soient obligés de se positionner au second tour en fonction d’une candidate qui est la plus impopulaire du spectre politique français est tout simplement absurde. Tel est le principal élément dysfonctionnel du scrutin présidentiel : éliminer le "meilleur" au premier tour, amener au second un candidat secondaire voire le "pire" candidat de la vie politique nationale.
«Terra Nova souhaite lancer le débat sur les défaillances de notre système de vote à la présidentielle, avant qu’un accident démocratique ne nous force collectivement à le faire. Nous nous intéressons à un tout nouveau mode de scrutin, le "jugement majoritaire". Inventé par Michel Balinski et Rida Laraki, du CNRS et de l’Ecole polytechnique, salué par la communauté scientifique, en particulier, les Prix Nobel Kenneth Arrow, Robert Aumann et Eric Maskin, il donne la possibilité d’enrichir et de nuancer l’expression