Le PS promettait «mieux que des discussions platoniques». C'était aux débuts du Laboratoire des idées, il y a moins de deux ans. L'outil, conçu en 2009 pour faire concourir chercheurs et intellectuels au renouveau de la réflexion du Parti socialiste devait aider Solférino à récupérer le leadership sur les idées. Crucial, à l'heure où l'antisarkozysme ne peut suffire à gagner la bataille.
Le PS a-t-il été aspirateur à idées ou machine à broyer ? Peu présent dans les colonnes des journaux, «le Lab» a contribué discrètement à la relance du PS, et au projet pour 2012 présenté, début avril, par Martine Aubry. «Cela représente un travail bénévole, des dizaines parfois des centaines d'heures. Ce désir de participation est un peu dans l'esprit des primaires», résume un historien, associé au Lab. D'autres chercheurs sont venus à au siège du PS, «comme au chevet d'un malade», se souvient Christian Paul, député de la Nièvre et président du Lab. Beaucoup voulaient garder leur participation secrète. Mais tous «sont allés au charbon», avec l'envie de voir la France changer de cap. Et de majorité. Comment une idée chemine, comment une analyse s'impose (ou pas), depuis le cerveau des chercheurs jusqu'à un livret de campagne, un an avant la présidentielle ? Le passage du débat, forcément complexe et contradictoire, à l'étape du programme d'un parti qui veut revenir au pouvoir n'a rien d'évident. Encore moins quand «le succès de Hulot ou Borloo montre qu