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Libération
Interview

«Répondre aux questions lancinantes sur les thèmes économiques et sociaux»

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Michel Wieviorka, sociologue spécialiste des fractures sociales et ami de Martine Aubry, participe au Laboratoire des idées du Parti socialiste :
publié le 26 avril 2011 à 0h00

Le sociologue Michel Wieviorka n'est pas encarté au PS. Mais il se définit comme un compagnon de route «et de déroute», ajoute-t-il, en souvenir de 2002. Ami de Martine Aubry, il est directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, spécialiste des fractures de la société française. Rêvant d'une «prochaine gauche» (1), il participe au Laboratoire des idées du Parti socialiste.

Le Lab a-t-il fonctionné ?

C’était l’une des toutes premières initiatives après le congrès de Reims de 2008. Des intellectuels ont été encouragés à renouer avec le Parti socialiste. Pour moi, c’est une réussite. Ce laboratoire montre que le PS s’est mis en bon état de marche, qu’il a pu produire un travail de fond, à mettre au bilan de Martine Aubry. Le PS a su mobiliser collectivement, pas comme une juxtaposition d’individualités ou de baronnies. Nous étions tous d’accord pour travailler sur le long terme avec l’idée que ce travail devait être utile, et contribuer au projet pour 2012.

Au final, les chercheurs se reconnaissent-ils dans le projet du PS ?

Ils peuvent se retrouver dans les aspects les plus généraux. L’analyse de la société sur le déclassement, sur la France qui perd sa place dans le monde, sur la jeunesse et ses inquiétudes d’avoir une vie plus difficile que la génération précédente… tout cela correspond à l’analyse des sciences sociales aujourd’hui. En cela, ils ont fait œuvre utile. Ils peuvent reconnaître une vision générale, et pas seulement des éléments de langage, ce qui est toujours une abomination pour un chercheur : quand on prend des brib