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Portrait

Rama Yade, l’écharpée belle

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La droite reproche à l’ambassadrice à l’Unesco de bafouer son devoir de réserve en critiquant Nicolas Sarkozy.
publié le 29 avril 2011 à 0h00

Le Président est très mécontent de son ambassadrice auprès de l'Unesco. Au point qu'il serait à deux doigts de la renvoyer. «Oui, j'ai lu ça dans la presse», commente effrontément Rama Yade, comme s'il ne s'agissait que d'une vague rumeur.

Il est vrai qu'elle en a vu d'autres. Combien de fois aura-t-elle été menacée de châtiments qui ne sont jamais tombés ? Virée, elle devait déjà l'être en 2008 après ses protestations contre la visite de Kadhafi à Paris. Et au printemps 2009 après son refus de se présenter, comme le lui demandait Nicolas Sarkozy, aux européennes. Au bout du compte, elle aura tenu trois ans et demi au gouvernement. Et quand elle en a été écartée, à l'occasion du remaniement du 14 novembre, elle est partie auréolée de sondages flatteurs. De quoi agacer ses nombreux détracteurs qui voudraient tant ouvrir les yeux des Français sur la vraie nature de cette «enfant gâtée» qui a «pris la grosse tête».

S'il faut encore punir Rama Yade, c'est qu'elle a bafoué le «devoir de réserve» auquel doit s'astreindre tout ambassadeur. Le 10 avril, sur France 2, elle s'est dite en désaccord avec «la ligne politique» de Sarkozy. La ministre chargée de la Formation, Nadine Morano, experte en matière de réserve, l'a dit sans ambages mercredi sur Europe 1 : si ça ne tenait qu'à elle, «il y a longtemps» que Rama Yade serait virée. En 2009, la même Morano n'était déjà pas tendre : «Quand on est issu d'une minorité, on a des devoirs au mê