Jean-Pierre Chevènement se rappelle au mauvais souvenir du PS et de la gauche, celui du 21 avril 2002. Hier matin, le leader souverainiste et républicain a assuré qu'il allait encore se présenter à l'élection présidentielle. «Je serai candidat pour faire bouger les lignes», a expliqué le sénateur du Territoire de Belfort, 72 ans, sur Europe 1. Avant de se ménager une porte de sortie en précisant un peu plus tard qu'il «officialiserait [sa] décision à l'automne». Et le défenseur du «non» à Maastricht et à la Constitution européenne, ministre démissionnaire en série de gouvernements socialistes, de motiver sa décision par la probabilité croissante d'une candidature de Dominique Strauss-Kahn.
«Sa vision de l'Europe comme une nation à construire me paraît irréaliste», a-t-il lancé à l'adresse du directeur général du FMI, critiquant aussi «sa conception économique telle qu'on la voit se manifester à travers des plans d'ajustement extrêmement sévères, par exemple sur le Portugal». Il y a une semaine le «Che» assurait que briguer L'Elysée était «un impérieux devoir à l'égard du pays», et pas une «satisfaction narcissique». Le voilà désormais prêt à faire don de sa personne. «Il veut influer sur les idées politiques», martèle un de ses proches.
Division. Son annonce ravive le spectre de la division de la gauche. En 2002, Jean-Pierre Chevènement, un des huit candidats de gauche alignés au premier tour, avai