Ils ont tous en eux quelque chose de Mitterrand. Enfin, surtout celui de la victoire du 10 mai 1981. A un an pile de la prochaine présidentielle, la fièvre commémorative monte chez les socialistes et parmi le peuple de gauche. On fête les trente ans de l'arrivée au pouvoir du premier et jusqu'ici seul président de gauche de la Ve République. Alors que Nicolas Sarkozy touche le fond dans les sondages et que les images de la liesse populaire de la Bastille tournent en boucle sur les écrans, tous aimeraient qu'un successeur se profile dans l'ombre du «Sphinx». Oui, mais lequel ?
Il lui faudra d'abord passer le cap de la primaire socialiste, mi-octobre, innovation démocratique du XXIe siècle qui, si elle avait existé au début des années 80, aurait sans doute abouti à la désignation de Michel Rocard, alors plus populaire que François Mitterrand. L'exercice semble enthousiasmer les sympathisants de gauche, dont 63% se disent intéressés par la primaire dans notre sondage Viavoice (1). De plus, 27% des personnes interrogées sont certaines d'aller voter pour choisir le candidat socialiste et 34% pensent «probablement» le faire. Pour l'heure, Dominique Strauss-Kahn plane toujours très haut : 56% des sympathisants de gauche souhaitent que le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) soit élu président de la République l'an prochain, contre 49% pour François Hollande, 48% pour Martine Aubry et 28% pour Ségolène Royal. Dans ce quatuor, Royal e