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Libération
Reportage

10 mai 1981: pas de nostalgie, camarades

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A un an de la présidentielle, le Forum «Libération» a réuni, hier à Paris, des personnalités de gauche autour de François Mitterrand.
publié le 11 mai 2011 à 0h00

Recomposer la gauche trente ans après, c'est simple comme un coup de ciseaux ? Dans le café du théâtre des Bouffes du Nord, à Paris, quelques minutes avant le Forum Libération sur le 10 mai 1981, Pierre Bergé découpe des cercles de papier Canson bleu turquoise pour composer le plan de table du déjeuner des mitterrandistes : Pierre Mauroy à la table de Danielle Mitterrand et de Martine Aubry, les partisans de Strauss-Kahn assis en face de proches de Laurent Fabius, et Hubert Védrine à la table des enfants, Mazarine Pingeot et Gilbert Mitterrand. Lionel Jospin n'a pas été convié, mais sa sœur Noëlle Châtelet est là, qui lira une lettre inédite de Marguerite Duras. «Abandonner la gauche, c'est abandonner le poème, la folie, la raison de vivre», met en garde l'écrivain, qui fut membre du réseau de résistants dirigé par Mitterrand.

Ivresse. Avant et après ces agapes à fort coefficient stratégique, compagnons de route, éléphants du PS, anciens ministres et intellectuels, racontent «leur» président : Mitterrand le rassembleur de la gauche et des Français - «il avait fait de l'égalité de tous son ordre du mérite», estime la philosophe Cynthia Fleury -, Mitterrand l'Européen - «lui n'a jamais séparé France et Europe», martèle Elisabeth Guigou -, l'homme des nouvelles libertés et de l'abolition de la peine de mort.

Loin de l'ivresse de 1981 - son 10 mai a été salué d'un «verre de limonade» -, Cécile Duflot, 6 ans à l'époque, se ch