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Libération
Récit

Clearstream : contrition générale

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Avec Philippe Rondot en guest star, l’audition d’hier a vu les protagonistes de l’affaire, Villepin mis à part, reconnaître leurs erreurs.
Dominique de Villepin au Palais de Justice de Paris le 11 mai 2011. (© AFP Thomas Samson)
publié le 12 mai 2011 à 0h00

Certains pensaient assister à un nouveau «bal des menteurs». Le procès en appel de l’affaire Clearstream ressemble plutôt à une cérémonie de contrition publique. Le mensonge n’a pas déserté les débats, mais l’heure est plutôt à la rémission des péchés.

Hier, le général Rondot, héros involontaire du pataquès, était entendu comme témoin par la cour d'appel de Paris. Il n'a pas failli à la nouvelle liturgie : «Je n'ai aucune compétence en matière financière ou politique.» Ce sont pourtant ses carnets, remplis avec les scrupules d'un moine, qui servent de principal support à l'accusation. «J'écoute les conversations, je note, je ne comprends pas toujours et en plus ça ne m'intéresse pas.» Dans sa confession, il ne réfute pas sa graphomanie, fâcheuse pour un espion : «J'ai été traité de scribe, j'accepte le terme. J'appartiens à une vieille famille militaire où il est de tradition de tenir un journal de marche.»

Depuis l'ouverture du procès, Jean-Louis Gergorin, soupçonné d'avoir inspiré les faux listings (à défaut de les avoir confectionnés), puis avoir encouragé leur diffusion, a donné le ton : «De toute évidence, j'ai manqué de bon sens […] Je suis totalement d'accord, j'ai complètement déraillé à cette époque.» Imad Lahoud, soupçonné de les avoir fabriqués, s'y essaie plus timidement. Il confesse avoir rajouté deux noms, Nagy et Bocsa, qui complètent l'état-civil de Nicolas Sarkozy. Mais guère plus. Lahoud savait pourtant que l'ensemble des l