Plus besoin d'opposition, la majorité s'en charge. Les joutes entre ministres arbitrées par les cadres de l'UMP sont en passe de devenir quotidiennes. C'est le spectacle à la mode depuis que le ministre des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, a lancé sa croisade contre les dérives supposées de l'assistanat, ce «cancer» de la société française.
Mardi, Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, et Xavier Bertrand, ministre du Travail, s'étaient durement opposés devant les députés. Hier, les membres du bureau politique de l'UMP ont eu droit à un autre match entre Bruno Le Maire (Agriculture) et Laurent Wauquiez. Enchanté par ce tumulte qui démontre selon lui «la vitalité» du débat dans le parti majoritaire, le patron de l'UMP Jean-François Copé se paie le luxe de jouer les juges de paix, un rôle pour lui très inhabituel.
D'un ton grave - «un peu solennel» selon un témoin -, Bruno Le Maire s'est lancé, en sa qualité de responsable de la réflexion sur le projet de l'UMP pour 2012, dans un sévère réquisitoire de l'initiative de son collègue. En parlant de «cancer» et en laissant entendre que l'Etat serait trop généreux pour les plus démunis, Wauquiez aurait donné l'image d'une droite qui «stigmatise» et «monte les Français les uns contre les autres». Et dès lors qu'il est question de «justice sociale», Le Maire soutien que la droite républicaine doit faire savoir qu'elle est «beaucoup