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Libération
portrait

Le tireur s’en tire

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MAXIME BRUNERIE. Cet ex-facho, 34 ans, a tenté d’assassiner Chirac un 14 juillet. Sorti de prison, le psychotique travaille et veut se marier.
Maxime Brunerie. (photo Edouard Caupeil)
publié le 12 mai 2011 à 0h00

«Je voulais entrer dans l'histoire mais je suis entré chez les dingues.» Ainsi Maxime Brunerie, ce brun paumé de 25 ans qui rêvait de passer à la postérité en tuant le président de la République un 14 Juillet, tel Ravaillac poignardant Henri IV ou Lee Harvey Oswald assassinant Kennedy, a tout raté comme d'habitude et a atterri chez les fous. Puis en maison d'arrêt. En sept ans d'immersion forcée avec des «Rebeus des cités», un prof de sport pédophile, un braqueur anar et un Africain supporteur de l'OM ayant défenestré un adversaire du PSG, l'ancien hooligan du Kop Boulogne a «enfin connu une vie sociale, avant c'était néant», et ressort de prison métamorphosé.

Ce garçon au teint blafard boutonneux et disgracieux a troqué ses lunettes contre des lentilles, a musclé son corps grâce au vélo et au footing, a enfilé une chemisette bleue à carreaux sur un pantalon beige, a remisé ses Rangers de facho et a cessé de se raser le crâne. Passionné de livres anciens à tranches dorées qu'il achète aux enchères et revend sur Internet (Alphonse Daudet, mémoires de Talleyrand et Maurice Barrès), Maxime Brunerie vient d'en écrire un sur ses pitoyables exploits et sa renaissance d'antihéros. Chez son éditeur, Denoël, il vide ses poches sur la table, comme à la fouille en détention, puis un brin exalté, débite son histoire comme autant de pétarades de feu d'artifice. Il a «véritablement changé, jure-t-il au terme d'une lente et profonde remise en question