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Libération
Interview

«Notre projet doit viser les catégories en décrochage»

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Questions à François Kalfon Délégué général du PS chargé des études d’opinion
publié le 12 mai 2011 à 0h00

Proche de Dominique Strauss-Kahn, François Kalfon a coécrit avec Laurent Baumel, secrétaire national adjoint du PS pour l'international, l'Equation gagnante (Ed. le Bord de l'eau, 10 euros), un manuel de stratégie électorale pour le futur candidat socialiste à l'Elysée.

Pourquoi les jeunes ne font-ils pas partie des «fronts électoraux» que vous identifiez - avec la «France qui se lève tôt», le centre et les seniors - pour l’emporter ?

Nous n’aurons pas de majorité si on ne conquiert pas ces trois segments. Or, la jeunesse aujourd’hui, c’est 11,5 % de l’électorat et une participation bien moins élevée que les seniors. S’adresser aux jeunes, c’est un marqueur politique majeur, mais les salariés en décrochage représentent un électorat bien plus important, tout comme les seniors.

La victoire de la gauche dépend donc des plus de 65 ans…

C’est le socle du socle électoral de Sarkozy. Ils pèsent plus de 30 % du corps électoral et vont davantage voter que les autres catégories d’âge. Il n’y aura pas de succès possible sans mordre significativement sur cet électorat qui est sensible à une bonne articulation des droits et des devoirs, au retour à une certaine forme de méritocratie ainsi qu’à la question de l’accès aux services publics, surtout dans le domaine de la santé. Il est également très soucieux de la dépense publique. C’est pourquoi des hommes de gauche au profil de gestionnaire partent avec un avantage dans cet électorat.

Mais la priorité, selon vous, ce sont les salariés fragiles…

Oui, notre projet doit principalement viser les classes moyennes et les catégories populaires en décrochage. Fiscalement, ce sont des foyers compris entre 1 000 et 4 000 euros mensuels. En 2007, Sarkozy avait su les capter. Depuis, il y a eu un approfondissement du pessimis