Depuis son accession à la tête du FN, en janvier, Marine Le Pen veut aller plus loin encore que la seule «dédiabolisation» de cette formation. Elle cherche à l'extraire du cordon sanitaire qui l'entoure, en débarrassant peu à peu le discours frontiste des marqueurs traditionnels de l'extrême droite.
Une appellation qu'elle réfute d'ailleurs totalement pour catégoriser sa formation politique. Son premier discours de présidente du FN ébauchait, en direction de l'ensemble des électeurs et pas seulement des militants présents à Tours, les grandes lignes idéologiques de ce Front nouvelle version. Un savant mélange de populisme, de souverainisme, de volontarisme économique très gaullien, de colbertisme et d'un retour aux questions sociales avec des accents très vieille gauche. Pas de longues tirades pour fustiger les immigrés, mais une défense de la laïcité contre les communautarismes ou au nom du droit des femmes. Pas de grand dégagement sur «la préférence nationale», pas même évoquée lors du discours du traditionnel défilé de Jeanne d'Arc, le 1er mai. «Enlevez la signature, et vous avez le discours d'un souverainiste de droite ou de gauche», relevait Pascal Perrineau, directeur du Cevipof après la prestation de la présidente du FN.
Déminage. Vendredi, lors d'une conférence de presse sur le pouvoir d'achat, elle s'est prononcée pour l'interdiction «des stock-options, des retraites chapeau et des parachutes dorés». Des