Le Front national serait-il devenu fréquentable ? Ses dirigeants veulent faire croire à l'existence d'une cinquième colonne sous-marine, car anonyme, composée d'experts, de hauts fonctionnaires, d'économistes de renom autour de sa nouvelle présidente. «De plus en plus, nous recevons des notes, des contributions, des appels de personnalités qui partagent nos idées», assure Louis Aliot, vice-président du parti d'extrême droite chargé du projet présidentiel de Marine Le Pen et en charge du think thank frontiste «Idées Nations».
Un autre haut responsable du FN se vante, lui, de déjeuner régulièrement avec un jeune haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur. Mais pas question de divulguer les noms de ces nouveaux ralliés séduits par la présidente du Front national. «Cela pourrait nuire à leur carrière», coupe court Louis Aliot. La préparation du programme économique de Marine Le Pen aurait ainsi été assurée par un jeune économiste de Bercy, dont le FN maintient l'anonymat.
Signe des temps, le très médiatique Gilbert Collard n'a pas hésité cette semaine à afficher son soutien. L'avocat marseillais dit connaître «Marine depuis vingt-cinq ans». «Je ne suis pas fasciste», explique-t-il. Pour lui, «sa condamnation du racisme, de l'antisémitisme et de la xénophobie [le] met à l'aise». Collard est pour la préférence nationale, «une idée de gauche défendue par Salengro», contre la «diabolisation» et le «délit de généalogie»